Une visite à la Casa de la Moneda à Potosì

Nous poursuivons notre visite de Potosi par la découverte de la Casa nacional de la Moneda (l’hôtel de la monnaie), qui en plus d’être un très beau bâtiment d’un point de vue architectural, présente l’avantage de nous ouvrir les yeux sur une partie de l’histoire de la ville. A savoir, sa place centrale dans l’histoire d’une partie de l’Amérique latine en générale, et plus particulièrement dans celle de la Bolivie, suite à l’exploitation du formidable gisement d’argent en provenance du Cerro Rico (la montagne riche) qui surplombe la ville.

 

D’architecture baroque, le premier hôtel de la monnaie fut construit au 16ème siècle puis complété par un second bâtiment au 18ème siècle. Sa construction coûta l’équivalent d’une dizaine de millions de dollars actuels. L’édifice s’étend sur près de 7 570 mètres et s’organise autour de 5 cours et plusieurs salles. Depuis le 16ème siècle, il a frappé la monnaie pour l’Espagne, l’Argentine et la Bolivie, et ce jusqu’au milieu du 20ème siècle.

Ce bâtiment recèle, hormis d’importantes collections numismatiques et de minerais précieux, des œuvres d’art chères au patrimoine bolivien notamment les peintures de Melchor Perez de Holguin fondateur de l’école de Potosi, fin 17ème siècle.

 

En arpentant les différentes salles que compte le bâtiment, nous ferons en compagnie de notre guide Edith, et en français s’il vous plait, une visite très riche et absolument édifiante. Nous apprendrons que la conversion religieuse au catholicisme du continent sud américain a été facilitée par la ressemblance de la Vierge Marie à la Pachamama, la terre mère. Par la suite les représentations de la Vierge Marie ont été renforcées par les symboles religieux des populations locales. Ainsi on retrouve dans les peintures une Vierge Marie en forme plus triangulaire qui représente la montagne, le symbole du soleil (l’auréole/couronne) et un croissant de lune.

Nous apprendrons également que les billets de banque boliviens sont actuellement fabriqués en France, à Rennes plus précisément, et que les pièces sont quant à elles frappées au Chili et au Canada.

Nous découvrirons les machines utilisées au fil des ans pour la frappe de la monnaie, les coffres-forts ouvragés pour le transport des pièces. A savoir, ces coffres, de conception française, étaient réputés inviolables. Dotés de plusieurs serrures dissimulées voire factices, un ordre d’ouverture précis et des clés ne devant pas être insérées complètement, bref le rubis cube avant l’heure !

 

La visite d’une durée de 2h00 environ, se conclura par un arrêt devant l’énigmatique masque sculpté posé en façade du bâtiment. Une vraie curiosité car à ce jour, si le consensus existe sur l’auteur de cette oeuvre (un français) sa signification suscite bien des spéculations : s’agit-il d’un hommage au dieu Bacchus (cf. le raisin qui ceint le crane de la statue), du visage d’une sorcière pour protéger le bâtiment, ou d’une satire du pouvoir en place… dans tous les cas ce masque est un point incontournable de la visite. Pour ce qui est de son esthétisme, vous seuls  serez juges…;-)

C’est une visite que nous recommandons fortement.

Infos pratiques

Adresse Calle Ayacucho
Tel : 62-22777
Horaires d’ouverture :
– Fermé le lundi
– Mardi à samedi matin de 9H00 à 12H30/14H30-18H30
– Dimanche : 9H00-12H00
visite guidées Espagnol, Français, anglais
Tickets d’entrée 40 bolivianos (+20 à 40 bolivianos selon que vous vouliez prendre des photos ou filmer)

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